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Est-ce que tu t'es déjà demandé si la vie que tu t'es créée pour toi-même était réellement celle que tu désirais? Moi, oui.
Non pas qu'il ne s'agisse d'un problème. Je crois que nous apprenons souvent par contraste. Nous découvrons qui nous sommes à travers une série d'expériences. Il faut parfois se trouver dans des situations où nous ne nous sentons pas à notre place, pour ensuite être guidé.e.s vers d'autres situations où nous nous sentons davantage nous-mêmes.
En ce moment, le Soleil termine son passage dans le signe du Lion. Dès demain, le 22 août, il arrivera dans le signe de la Vierge. Le Soleil en Lion nous invite à connecter profondément avec notre coeur, avec ce qui fait nous sentir vivant. Il nous invite à entrer en relation avec ce qui nous anime et de l'exprimer dans le monde. Le 4 août, une nouvelle lune en Lion a enclenché un nouveau cycle dans notre vie, un cycle où nous sommes invité.e.s à retirer les masques que nous portons, qui nous empêchent de nous exprimer authentiquement dans le monde.
Natalement, mon Soleil est en Lion. Quand j'observe mon passé, je peux voir que j'ai porté plusieurs masques, pour me permettre de ne pas montrer mon vrai visage. Pour ne pas réellement exprimer ma réelle nature. Il est vulnérable d'exprimer notre essence profonde. Il est vulnérable de se présenter dans le monde, sans se cacher.
J'ai eu 28 ans récemment. Ma dernière année a été un moment où j'ai fait tombé plusieurs masques que j'ai longtemps porté. Je les ai porté tellement longtemps que j'en avais oublié qu'ils ne m'appartenaient pas réellement. Retirer ces masques a entrainé de nombreuses conséquences dans ma vie. J'ai vécu beaucoup d'anxiété. De nombreuses peurs ont remonté en moi. Ce n'était pas pour rien que j'avais porté ces protections pendant si longtemps. Elles avaient une fonction : celle de me garder en sécurité. Cependant, mon désir de sécurité était désormais moins fort que mon désir d'expression, que mon désir de vivre, tout simplement. Ces masques protègent de la souffrance du rejet, mais ils agissent comme des barrages sur le courant de la vie qui cherche à nous traverser. Plutôt que de le laisser couler à gros flots, les masques le bloquent, l'étouffent, le laissant s'écouler à petits filets.
Lorsque je suis entrée à la polyvalente, je devais faire un choix de programme, avant de commencer mon secondaire trois. J'ai suivi l'exemple de ma soeur et je suis allée dans le programme spécialisé en musique. Pourtant, en second choix, j'avais indiqué le programme de comédie musicale. En y repensant, je me suis rendue compte que si j'avais véritablement écouté mon coeur, je serais allée dans ce programme, et non pas dans celui de musique. Cependant, je n'y suis pas allée. Puisque ma soeur était déjà passée par là, le chemin de la musique me semblait sécuritaire. Ce n'était pas celui qui m'appelait, ce n'était pas celui qui comportait le plus de risques. En le choisissant, je n'avais pas besoin de surmonter la peur de me sentir vulnérable et de vivre les défis qui viennent de paire avec le fait de choisir un chemin vivant, mais risqué. Et je peux comprendre pourquoi je ne l'ai pas choisi. À ce moment de ma vie, ma sécurité et mon confort était plus importants que mon besoin de me sentir pleinement en vie.
En remontant dans mes souvenirs, je crois qu'un autre événement a fait penché la balance du côté de la sécurité. J'ai dû faire une audition pour le programme de comédie musicale, même s'il s'agissait de mon deuxième choix. Lors de mon audition, j'ai performé une chanson plutôt difficile à chanter. Elle était risquée, mais je l'adorais. Voilà pourquoi je l'avais choisie. Après mon audition, je me rappelle que j'étais fière de moi. Ma performance n'avait pas été parfaite, mais je l'avais fait. J'avais pris un risque et je me sentais en vie. Plus tard dans la journée, j'avais croisé deux jeunes qui faisaient partie du groupe de comédie musicale. Je les ai entendu chanter ma chanson, en faussant exprès. Je n'ai jamais su s'il s'agissait d'une imitation ou s'il s'agissait d'une blague qui n'avait aucun rapport avec mon audition, mais sur le moment, une partie de moi a douté, a eu peur, s'est sentie blessée. Et lorsque j'ai été acceptée dans le programme de musique, j'ai dit oui. J'ai caché profondément en moi mon désir de chanter. Si profondément que ce n'est que récemment que j'ai reconnecté avec lui.
Ce cycle lunaire en Lion est caractérisé par le fait que Mercure a débuté sa période de rétrograde juste après la nouvelle lune, le 5 août. Mercure, lorsqu'il est rétrograde, nous aide à revisiter le passé. Il nous permet de connecter profondément avec nous-mêmes, en faisant émerger à la surface de notre conscience des éléments que nous avons pu oublier. Lors des périodes de Mercure rétrograde, nos réactions aux événements qui se passent autour de nous viennent nous apporter beaucoup d'informations pour que nous puissions mieux nous connaître et accéder à notre inconscient. Ces périodes entrainent souvent des inconforts et des imprévus, car nous sommes confrontés à ce matériel issu de notre inconscient qui peut être irritant, déconcertant, nous montrant une facette de nous-mêmes que nous préférons habituellement ignorer. Mercure rétrograde à chaque trois mois et ces périodes sont toujours des moments où il nous invite à l'introspection.
De mon côté, Mercure m'a aidé à excaver ce souvenir de ma jeunesse qui m'a aidé à identifier une vieille passion que j'avais laissé sur le côté, par peur de ne pas être assez bonne, par peur de véritablement plonger dans ce que j'aime avec vulnérabilité et de souffrir face aux jugements des autres. À la suite de cet incident, je me suis construite une armure protectrice. J'ai décidé que je ne montrerais pas aux autres ce qui était réellement important pour moi. Je me suis créée tout un personnage pendant mon adolescence, une attitude comme quoi je me foutais de tout, alors que c'était bien loin d'être le cas. Cette attitude me protégeait contre les peines. Je comprends pourquoi je l'ai construite. Elle m'a permis de passer à travers le secondaire sans trop de blessures. Elle a servi sa fonction.
Cependant, je l'ai gardé pendant longtemps. Je ne m'étais même plus rendue compte que je la portais! Elle était devenue comme une deuxième peau. Lors de mes 26 ans, j'ai commencé à ressentir de l'anxiété, constante. J'avais une sensation dans la poitrine qui m'oppressait et nuisait à ma respiration. Je comprends maintenant que mon corps m'indiquait qu'il était le moment pour moi de retirer cette armure. Qu'il n'était pas sain de me cacher ainsi à moi-même et aux autres. Que la vie qui avait été longtemps maintenue bloquée par le barrage en moi cherchait maintenant à couler librement et à s'exprimer dans ma vie. L'année de mes 27 ans, j'ai pris la décision d'ouvrir le barrage. J'ai terminé ma maîtrise et j'ai tout laissé tombé pour débuter ma carrière d'astrologue, puis d'oracle. J'ai choisi la vie, plutôt que la sécurité. Mes anciens mécanismes du passé se sont exprimés pendant un moment, me causant de l'anxiété également, m'envoyant des signaux d'alarme que j'étais en danger si je me montrais telle que j'étais, sans protection. Ils désiraient me protéger, mais désormais, je choisissais de vivre une vie pleinement vécue plutôt qu'une vie basée sur un désir de sécurité. La dernière année m'a permise de me rééduquer au fait que je ne considère plus qu'il s'agit d'un danger si je partage avec vulnérabilité ce qui me tient à coeur. Que certes, je peux être blessée en chemin, mais que cette douleur ne m'arrête pas. Parce qu'enfin, je me sens en vie.
J'ai donc retiré de nombreux masques au cours de la dernière année. Cependant, ce cycle lunaire m'a demandé d'aller encore plus loin et de voir les masques que je portais en ce moment, qui continuent de détourner le courant de la vie en moi. Ces masques sont plus discrets, moins visibles, d'autant plus difficiles à déceler. Je me suis rendue compte que j'ai développé mon offre de services en m'inspirant de ce que d'autres personnes dans mon domaine offrent, c'est-à-dire des services individuels. Récemment, je me suis rendue compte que si je suis radicalement honnête avec moi-même, ce n'est pas réellement ce que je désire offrir. J'avais endossé dans mon travail le masque de la personne qui offre des services spirituels, j'avais choisi de porter ce costume, car il s'agissait d'un modèle rassurant, que je pouvais apercevoir autour de moi et qui semblait fonctionner. Il m'a permis de me sentir en sécurité alors que je me lançais dans ce nouveau chemin. Cependant, en ce moment, je m'aperçois qu'il dévie, lui aussi, le courant de la vie qui cherche à s'exprimer en moi.
Je désirais partager avec toi mon processus, avec honnêteté. Je sais pas encore ce qui désire s'exprimer en moi, ce que je désire faire. Cependant, je sais maintenant ce que je ne désire pas continuer. Ce moment est un moment liminal pour moi, un entre-deux épeurant. Jamais je n'aurais le courage et la confiance de l'affronter si ce n'était de ma relation avec le monde invisible et les forces animées qui m'entourent. Il s'agit d'un choix conscient que je fais, qui est celui de choisir la vie, plutôt que la sécurité. J'ai aussi la ferme conviction que c'est uniquement en choisissant la vie que je pourrai me sentir en sécurité. Et non pas une fausse sécurité, basée sur des protections et un désir de contrôle face à l'aspect insaisissable et mystérieux de la réalité. Plutôt une sécurité basée sur le fait que lorsque nous nous ouvrons pleinement pour que la vie nous traverse, sans barrage, celle-ci nous offre tout ce dont nous avons besoin, et encore plus. Que celle-ci nous soutient plus que nous aurions pu le rêver.
Je t'invite dans mon processus, alors que je vais tester cette hypothèse. Je ne sais pas ce qui m'attend, mais je suis ouverte aux possibilités. Et une chose est certaine : je vais recommencer à chanter.
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Pour l'instant, je mets en pause mes services, jusqu'à temps que quelque chose m'inspire assez pour les remplacer. Merci de ta présence ici! Merci de participer avec moi dans ce processus et m'accompagner là-dedans.
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