Cousin Reginald Spells Peloponnesus (Spelling Bee), Norman Rockwell (1918)
Écrire cette publication n'a pas été facile. Mon mental cherchait ses mots et mes pensées étaient plutôt chaotiques. Ça ne me surprend pas que mon processus d'écriture ait été moins fluide qu'à l'habitude. Cette pleine lune est particulièrement chargée. Le Soleil se trouve en Sagittaire, en conjonction avec Mars. Cette conjonction entre le Soleil et la planète rouge peut être particulièrement combative, mais également inspirante et nous pousser à suivre ce qui nous inspire. Le Soleil et Mars sont déterminés à chercher leur vérité et à l'exposer au grand jour. En face, dans le signe des Gémeaux, se trouve la Lune. La Lune en Gémeaux aime apprendre, elle est très active mentalement. Elle cherche les détails, les faits, elle est curieuse d'en savoir plus sur un sujet ou sur un autre. Tous ces astres forment un carré avec Saturne, en Poisson. Saturne, la planète des limitations, de la maturité et de la patience, nous rappelle que nous sommes tous interconnectés. Nous sommes tous ensemble dans le même bateau, sur la planète bleue. Il n'y a pas d'issue possible. Il n'existe qu'une seule Terre.
Saturne réduit les ardeurs des autres planètes. Elle nous rappelle que nos projets visionnaires ont besoin d'être ancrés dans la réalité afin de pouvoir être réalisés. Saturne en Poisson nous incite à prendre en compte notre réalité émotionnelle. Nos projets doivent être alignés avec nos croyances et nos émotions. Si nous désirons créer quelque chose, mais que nous n'y croyons pas réellement, les chances de création sont minces. Ces planètes nous poussent à créer une cohérence entre ce que nous croyons, ce que nous ressentons et les actions que nous effectuons pour créer la réalité que nous voulons voir dans le monde. Rien de moins.
Souvent, nos croyances sont automatiques et inconscientes. Nous percevons la réalité selon ce que nous croyons : nos croyances limitent nos possibilités. Si nous pensons qu'une chose est impossible, et bien elle le sera. Certaines personnes ont tendance à voir le monde avec pessimisme. Cela nous donne l'illusion que si nous prévoyons le pire, le pire ne nous surprendra pas, et nous aurons donc moins mal lorsqu'il se produira. Lorsque nous voyons le monde à travers un filtre négatif, nous nous décourageons d'avance. Il ne sert à rien de débuter un nouveau projet, d'essayer quelque chose, car nous sommes convaincu.e.s que le monde ne peut nous offrir ce que nous désirons. De l'autre côté, l'optimisme absolu possède aussi ses failles. Les personnes qui voient le monde avec des lunettes roses tombent souvent dans le piège de la pensée magique. Lorsqu'on fait preuve de pensée magique, on vit dans l'illusion. On refuse de voir la réalité telle qu'elle est. On se convainc que tous nos problèmes peuvent s'arranger, tout en refusant d'agir sur les enjeux qui nous entourent, afin de les régler. On s'attend à ce que tout soit résolu, par magie, sans action de notre part.
Cependant, un certain optimiste qui ne tombe pas dans la pensée magique est d'une grande aide pour naviguer la vie. Lorsque l'on pense positivement, cela ne veut pas dire que nous évitons de regarder ce qui ne fonctionne pas dans notre vie. Au contraire, la pensée positive permet de voir sous une autre perspective les situations plus difficiles que nous pouvons rencontrer. Plutôt que de se fixer sur tout ce qui ne fonctionne pas, elle voit également les avantages d'une situation, les nouvelles opportunités que celle-ci offre. Elle peut cependant rapidement tendre vers la positivité toxique, si nous refusons de prendre en compte les émotions qui nous traversent lorsque nous rencontrons des situations qui bouleversent nos plans, petits comme grands. Des deuils sont toujours à faire. Des émotions doivent être ressenties, du temps doit être alloué pour que celles-ci soient vues et entendues. Sans un travail émotionnel, la pensée positive peut vite devenir un moyen pour réprimer nos émotions et nous faire nous sentir mal d'en avoir.
Alors que la pleine lune se trouve dans le signe des Gémeaux, c'est un bon moment de faire le bilan de la vision du monde que nous portons, qui influence les croyances qui nous habitent. Comment interagissons-nous avec le monde? Quelle perspective portons-nous sur lui? Comment est-ce que les informations que nous consommons ont un effet sur nos perspectives, sur nos croyances, sur nos émotions? Nous vivons à notre époque actuelle des phénomènes que nos ancêtres n'ont jamais vécu. Le rythme auquel nous consommons des informations est inégalé. Le contenu de ces informations a un effet sur notre système nerveux. En ce moment, il y a de fortes chances que nous arrivions à un effet d'accumulation, qui nous fasse nous sentir à fleur de peau. Alors que la lune illumine les phénomènes liés à la communication, aux échanges, nous pouvons-nous demander : est-ce que le contenu que nous consommons favorise le pessimisme dans notre vie? la pensée magique? la positivité toxique? l'optimisme?
Parfois, face à l'assaut des informations, il est plus facile de se désensibiliser, ou de s'éviter d'entrer en interaction avec du contenu qui pourrait nous déstabiliser. Dans quels moments faisons-nous cela? Quels émotions veulent être ressenties, vues, écoutées, métabolisées?
La pleine lune est gouvernée par la planète Mercure. Mercure est celui qui transporte les messages, qui les transmet, qui voyage d'un monde à un autre pour assurer la communication. Mercure est en Sagittaire et il forme un carré avec Neptune. Neptune, c'est l'infini, l'interconnexion de toutes choses, c'est l'expérience psychédélique de la réalité, lorsque nous nous apercevons que le monde n'est pas tel que nous le percevons habituellement. Ces temps-ci, il est normal d'être confus.e, de ne pas savoir, de ne pas être capable de mettre en mot les images que nous voyons en nous. La communication peut être plus difficile, la clarté ne sera pas nécessairement de la partie. Le cadeau de Mercure et de Neptune, par contre, c'est de tenter de communiquer l'indéfinissable. Parfois, les mots manquent pour décrire ce que nous ressentons. Certaines expériences qui sont si vraies pour nous, dans notre monde intérieur, sont difficiles à transmettre à autrui avec le langage. Cependant, un sourire, un silence, un mouvement peuvent en dire beaucoup, et communiquer différemment. Lorsque la communication ne fonctionne pas comme nous le voulons, nous pouvons prendre le temps d'arrêter, de respirer, de remettre en question nos certitudes.
Personne ne possède la Vérité. Notre vérité est toujours intrinsèquement liée avec notre réalité et la personne que nous sommes. Lorsque la vérité de quelqu'un d'autre ne nous plait pas, il est facile de juger cette personne à travers nos propres critères, et de la catégoriser. En faisant ainsi, nous nous séparons d'elle. J'entretiens la croyance que chaque personne fait toujours du mieux qu'elle peut, dans le contexte dans lequel elle s'inscrit. Je crois que chaque personne est le résultat des circonstances dans lesquelles elle a évoluée. Je crois que si nous échangions de place, que nos âmes et nos incarnations étaient interchangées, je ferais exactement la même chose qu'elle à sa place. Cette croyance me remplit d'humilité et me rappelle notre humanité commune, pour le meilleur et pour le pire. Qui suis-je pour juger une autre personne? Je ne connais pas son vécu dans son entièreté. Je peux juger des actions, avoir des avis contraires. Je peux mettre mes limites dans mes rapports avec autrui, pour mon bien-être, mais juger une personne dans son entièreté dépasse mon ressort. Chaque personne qui vit sur Terre est le résultat des conditions systémiques qui l'ont entourées. Au moment où nos ancêtres ont commencé à se percevoir comme étant séparés de la nature, cette perspective a donné lieu à la domination des uns sur les autres, ainsi que des êtres humains sur le monde non-humain. Est-il surprenant que le monde soit dans son état actuel, alors qu'une telle perspective a fait naître la colonisation, le patriarcat, l'impérialisme, le capitalisme, le racisme? Si nous voulons voir naître un monde différent dans le futur, nous devons transformer nos perspectives. Nous devons chercher des compromis qui favorisent le bien-être de la communauté, et non pas de quelques individus. Si nous voulons voir des changements, le premier pas est de changer notre paradigme, c'est-à-dire notre façon de voir les choses.
Il est difficile de transformer notre paradigme du jour au lendemain, de modifier rapidement des années de mécanismes inconscients qui se sont adaptés à notre environnement pour nous protéger. Cependant, ce que nous pouvons faire, c'est développer une pratique d'observation. Nous pouvons devenir plus conscient de ce que nous pensons, quand nous le pensons. Nous pouvons remarquer les jugements que nous portons sur le monde autour de nous, sans nous juger nous-même à travers le processus. Quelles croyances, quelles certitudes entretenons-nous sur le monde? Comment est-ce que celles-ci nous limitent?
Alors que la lune grossissait, je me suis aperçue qu'une partie de moi ne croyais pas en ce que je faisais, en me lançant dans l'astrologie. Même si j'étais lancée sur ce chemin, j'avais des doutes. Est-ce que ce que j'ai à offrir a véritablement une valeur? Je savais dans mon for intérieur que oui, mais une partie de moi n'en était pas certaine. Je suis allée voir plus profondément ce qui se passait, pourquoi cette partie avait cette opinion, cette croyance. J'ai compris qu'elle avait peur que je réussisse. Elle était habituée à ce que je me sente contractée, que je ne me sente pas à ma place, que je me moule à des rôles qui ne correspondaient pas à la personne que je suis. Quand la contraction est le mode d'opération régulier, il est difficile de se laisser aller et d'être ouvert aux possibilités. De façon paradoxale, le confort est inconfortable, au début. Le corps doit développer sa capacité à prendre de l'expansion et s'y habituer avant que cette sensation ne devienne la norme. J'ai pu rassurer cette partie de moi. Lui expliquer que l'inconfort que je ressentais était pour le mieux. Je sais que ce que j'ai à offrir dans le monde est important et nécessaire, et maintenant, toutes les parties de moi-même sont sur la même longueur d'onde.
En cette pleine lune, nous pouvons observer à quel point une chose peut également être son contraire, en même temps. Prenons le temps d'observer plusieurs facettes d'une même médaille. Le monde est toujours aussi complexe, aussi paradoxal. En ce moment, il est tout simplement plus facile de s'en apercevoir. La communication logique n'est peut-être pas la mieux adaptée aux prochains jours, mais nous pouvons profiter de ce temps astrologique pour rêver, pour danser ou chanter, pour interroger les étoiles ou d'autres moyens de divination, pour méditer ou faire de la visualisation, pour se perdre dans un bon film ou dans un album de musique, pour créer artistiquement, pour s'amuser à jouer à l'avocat du diable avec nous-mêmes et nos certitudes, et pour connecter avec ce qui est vrai pour nous, à travers tout cela.
Selon le signe de votre ascendant, voici des questionnements pour orienter vos réflexions au cours de cette pleine lune.
Bélier et Balance: Comment vos croyances influencent vos pensées, dans le quotidien? Comment votre vision du monde influence vos routines quotidiennes? Taureau et Scorpion: Comment vos croyances influencent votre relation avec vos propres ressources, ainsi qu'avec les ressources des autres?
Gémeaux et Sagittaire: Comment vos croyances influencent vos relations? Comment vos croyances influencent votre personnalité et votre vitalité?
Cancer et Capricorne: Comment vos croyances influencent votre relation avec votre santé holistique?
Lion et Verseau: Comment vos croyances influencent votre créativité et les créations que vous osez partager avec autrui?
Vierge et Poisson: Comment vos croyances influencent les rôles que vous jouez dans le monde, ainsi que les rôles que vous jouez dans votre vie familiale?
Cette pleine lune risque d'être davantage ressentie par les personnes qui ont l'Ascendant, le Soleil, la Lune ou plusieurs planètes dans des signes mutables (Gémeaux, Vierge, Sagittaire et Poisson).
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